"CABU, dessins de la Rafle du Vel d'Hiv"

À travers 16 dessins originaux réalisés en 1967, Cabu a donné corps à l’un des épisodes les plus sombres de l’histoire française.

Une immersion dans l’Histoire

En 1967, à 29 ans, Cabu découvre "La Grande Rafle du Vel d’Hiv, 16 juillet 1962", un livre signé Claude Lévy et Paul Tillard. Il est alors sollicité par le magazine Le Nouveau Candide pour illustrer une série d’articles tirés de cet ouvrage. Ces 16 dessins, uniques, traduisent son effroi face à une tragédie largement occultée à l’époque. Il dira d’ailleurs que ça lui "donnera des cauchemars en l’illustrant".

Organisée comme un récit heure par heure, l’exposition plonge le visiteur dans le déroulement dramatique de cette rafle organisée les 16 et 17 juillet 1942 par la police française sous l’autorité du régime de Vichy : des silhouettes des forces de l’ordre venues arrêter les victimes jusqu’à la déportation finale vers les camps. Parmi les œuvres marquantes exposées, "La petite fille" - utilisée pour l’affiche - rend hommage aux 12 884 raflés, dont 4 051 enfants devenus orphelins, à l’image de Lisa Fajnzylberg, dont les parents ont été arrêtés puis exterminés.

Une exposition d’actualité

Inaugurée le 19 juillet, l’exposition s’inscrit dans la voix de la nation à reconnaître un passé douloureux. Il y a 30 ans, le 16 juillet 1995 lors du 53e anniversaire de la rafle, Jacques Chirac devient le premier président à porter un discours de reconnaissance de la responsabilité de l’État français. En 1993, Mitterrand avait instauré́ la journée nationale en hommage aux justes de France, dédiée aux victimes des crimes racistes et antisémites de l’État français.

Cette exposition vise à sensibiliser le public en exposant la brutalité de la Rafle à travers les dessins de Cabu.
En cohérence avec les programmes scolaires officiels, elle est un outil précieux pour transmettre aux jeunes générations la mémoire collective et la nourrir ainsi que soutenir la réflexion personnelle.