"GICLEUR BLUES" d'Annie Fitoussi

Sous l’occupation à Tunis, Gicleur, un zazou passionné de jazz est envoyé en camp de travail pour avoir porté l’étoile jaune sur laquelle il avait écrit : SWING.
La contre-culture des zazous défie les Allemands et nargue le maréchal et sa clique.

Gicleur teste par ses facéties une société en voie de disparition. Dans un duel de langues, deux mondes s’affrontent : la grand-mère qui ne parle que le judéo-arabe et son fils rebelle qui voit dans le jazz et la France une possibilité d’évasion.

De la Tunisie coloniale à la France émancipatrice de l’après-guerre : Gicleur n’a qu’une idée en tête, partir, partir… L’exil, thème central, se vit dans un arrachement silencieux.

Porté par une écriture incisive et rythmée, ce roman explore les méandres d’une mémoire familiale, marquée par l’exil, l’épidémie de la tuberculose qui sévit, et la quête d’identité entre les deux rives.

"Je l’ai porté comme un enfant, je l’ai aimé, je l’ai craint, je l’ai surtout détesté, et pour finir je l’ai exclu de ma vie. Gicleur, mon père, est devenu laid et sourd, le cheveu rare, une odeur acide se dégage de son corps. Il ressasse. Il est prêt à tous les compromis pour me retenir encore un instant. Il encombre mes jours et hante mes nuits. Le temps n’existe plus, il téléphone à n’importe quelle heure, je ne décroche plus, inlassable, il rappelle. Il vit dans l’épouvante de mourir. Sa vie est un supplice que rien ni personne ne peut apaiser, la vie s’éloigne, le quitte sans éclat. Il sait que la faucheuse est là".

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Annie Zaïra Fitoussi née en Tunisie émigre à Strasbourg où elle fait des études de droit.
Avocate à Strasbourg, à Florence, à Paris et Rome, elle s’est impliquée dans le droit des femmes et des immigrés, causes qui lui ont particulièrement tenu à coeur.