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"La musique dans les camps nazis"
Le Mémorial de la Shoah présente pour la première fois une exposition d’envergure consacrée aux usages de la musique
dans les camps de concentration et les centres de mise à mort nazis.
La musique a résonné quotidiennement dans les camps de concentration et les centres de mise à mort du régime nazi. Pourquoi une telle présence musicale dans des espaces où les libertés les plus fondamentales étaient bafouées ?
L’usage principal de la musique, encore méconnu, est initié par les autorités des camps dès 1933 : il s’agit d’une musique "contrainte", jouée sur ordre par des orchestres de détenus. Elle constitue un outil à part entière des processus de mise au pas et d’annihilation. Son second usage est celui fait par les détenus de manière spontanée : tolérée par les responsables de blocs ou parfois totalement clandestine, cette musique participe des stratégies de survie psychologique et de résistance spirituelle au système concentrationnaire.
Bien que presqu’aucun enregistrement d’époque de musique des camps n’existe, il reste de très nombreuses "traces" de la musique dans le système concentrationnaire : programmes de concerts, paroles de chansons, partitions, carnets de chants, instruments de musique, uniformes d’orchestre, croquis, dessins, journaux intimes, mémoires,...
L’exposition est ainsi la première à rassembler autant d’objets liés à la musique et provenant de mémoriaux et fonds d’archives du monde entier.
Certains objets tels que la contrebasse construite par des détenus dans le camp de Mauthausen et de magnifiques cahiers
clandestins illustrés témoignent de l’importance de la musique dans les camps, qu’elle soit mise au service des tortionnaires ou participe de processus de résistance artistique.
Et surtout, l’exposition permet d’entendre les musiques qui ont résonné dans le système concentrationnaire et, plus étonnant, dans les centres de mise à mort. Car l’originalité du projet réside dans cette volonté de "faire entendre" la musique : non seulement les chansons écrites et interprétées clandestinement, mais aussi le reste du répertoire joué dans les camps.
Grâce à un parcours topographique, l’exposition montre que dans les divers espaces des camps (porte, place d’appel, blocs, etc.), la musique résonnait. À chaque lieu correspondait un répertoire musical spécifique lié à des fonctions particulières.
Une salle est également réservée aux cas particuliers d’antichambres aux centres de mise à mort : les camps de Westerbork et Theresienstadt ainsi que quelques camps français d’internement et de transit, où les activités musicales
furent particulièrement développées.
Tous les jours
(sauf le samedi)
de 10h à 18h
et nocturne le jeudi jusqu'à 22h
Gratuit
Entrée gratuite
